[ 𝐏𝐨𝐫𝐭𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐁𝐞𝐚𝐮𝐜𝐚𝐢𝐫𝐨𝐢𝐬 ] 𝐎𝐝𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐆𝐮𝐞𝐫𝐢𝐧𝐞𝐚𝐮

Odette Guerineau est née le 7 mai 1937. Originaire de Poitiers, elle quitte sa ville et son mari en 1962 après 8 ans de mariage. Elle se rend alors à Tarascon, loin de son ex compagnon, pour se protéger et pouvoir élever ses 3 enfants dans de bonnes conditions. Elle entame alors une carrière dans les chemins de fer en tant que garde-barrière, en parallèle de quoi elle travaille aux champs et fait des petits travaux de couture afin de se constituer un pécule et se mettre à l’abri du besoin.
 
Véritable bourreau de travail, elle démontre une abnégation hors du commun et réalise tous les extras possibles à côté de sa fonction. Si bien que son chef de gare la remarque et la soutient. Cinq ans plus tard, en 1967 donc, il l’aide même pour l’obtention d’un crédit immobilier, elle acquiert alors un appartement aux Ferrages.
 
Quelques années plus tard, son destin la conduit à Beaucaire. Elle vend finalement son appartement, car elle n’aimait pas payer les charges de copropriété, dit-elle. En 1981, elle achète une bâtisse et s’attache à la rénover. « Tout était pillé, il manquait même les portes », déplore Odette.
 
Pour payer les rénovations elle a tout de même besoin de travailler alors, tout en avançant ses travaux, elle ouvre son club privé dans une partie de la propriété : Le Château de Privat. Pendant des années, le club va animer la vie nocturne de Beaucaire et celle de sa propriétaire.
 
En effet, selon ses dires, tout n’a pas toujours été rose, mais elle était forte : « Le monde de la nuit, c’est pas toujours facile, mais je me suis défendue à coups de bombe lacrymo ».
 
Lorsqu’on lui demande si elle a une anecdote à nous raconter sur la ville, Odette répond en souriant : ”Non, j’étais trop occupée. J’ai passé ma vie à travailler, pas à traîner !”
 
Elle se souvient toutefois qu’elle avait reçu la médaille de la ville des mains de l’ancien Maire, Julien Sanchez lors de son premier mandat, pour son implication dans l’animation de la ville. « J’étais connue à l’époque ! » rigole-t-elle. Depuis 2018, après le décès de ses deux fils, Odette a mis son club en gérance mais continue d’entretenir les espaces verts pour que tout soit propre : « Je reste dans mon coin, je suis tranquille ».
 

[ Article issu du Beaucaire Magazine de décembre 2024 ]